Un vignoble miraculé
Si aujourd'hui le coteau du calvaire de Cevins surmonté de sa chapelle (Notre Dame des Neiges) constitue le paysage le plus remarquable de Basse Tarentaise, il revient de loin puisque c'est en
1998 qu'il est né pour une seconde vie grâce à l'ensemble des propriétaires fonciers, à la municipalité et à Michel Grisard, viticulteur de Fréterive et à l'association "Vivre en Tarentaise".
5 hectares sont actuellement plantés et parmi les cépages présents, 4 ont eu une récolte : Altesse, Jacquère, Mondeuse et Persan formant 3 cuvées commercialisées :
-Améthyste
- Schiste
- Quartz
Un site favorable
A mi-chemin entre Moutiers et Albertville la colline du Calvaire qui barre la vallée de la Tarentaise forme, du point de vue morphologique, un verrou glaciaire recouvert de fragments schisteux du versant cevinois et de débris morainiques apportés par les glaciers qui emplissaient la vallée. La colline est apparue lors du retrait de ces derniers.
Les débris morainiques sont des matériaux rocheux prélevés aux versants par les langues de glace puis déplacés en aval avec l'écoulement du glacier. Les débris s'accumulent en certains endroits précis, souvent sur de petites buttées de roche ce qui semble être le cas à Cevins.
Le vignoble est exposé sud sud-est et couvert de petits fragments de schiste. Les conditions sont donc très favorables au mûrissement du raisin, en effet, les petits cailloux renvoient la chaleur vers le cep et l'emmagasine pendant la journée pour la restituer plus tard.
Quel vignoble jusqu'aux années 80?
Les traces d'archives de la culture de la vigne à Cevins apparaissent au Xème siècle mais on peut estimer que la viticulture était déjà présente à l'époque gallo-romaine. La voie romaine passait d'ailleurs à flanc de versant et descendait sur Langon à partir de la Creusaz.vignoble de Cevins dans les années 80
Jusque dans les années 1980, les petites parcelles ont été cultivées dans le but de produire du vin de consommation familiale. Le père de famille l'emmenait aussi à l'usine dans sa musette.
Aucun vigneron professionnel n'a été recensé, à la rigueur, certaines personnes étaient double-actifs : ouvrier-paysan mais la vigne reste un à-côté, l'activité agricole étant orientée vers l'élevage de quelques têtes de bétail.
La pente est accentuée ce qui impliquait une certaine pénibilité du travail non pas pour vendanger mais pour remonter la terre au sommet de la parcelle. Pour réduire cette forte déclivité, les exploitants ont mis en place un système de culture en terrasse en construisant des murs de pierre sèche qui atteignent parfois plus de deux mètres de hauteur.
Autre aménagement : les sartos, petites cabanes en pierre qui servaient à stocker les outils mais aussi à récupérer l'eau dans un bassin à l'intérieur alimenté par la gouttière.
Ce sarto situé sous le château, a été restauré en 2002 par les compagnons charpentiers du tour de France.
Mais la colline du calvaire n'est pas le seul terroir viticole de Cevins puisque le versant exposé sud-est au dessus de l'église a lui aussi été cultivé jusqu'à environ 550 m d'altitude avec un système de terrasses. L'un des lieux-dit de ce secteur s'appelle d'ailleurs le"Gniouble", dérivé de vignoble.
Le déclin du vignoble
Les parcelles abandonnées depuis les années 80 ont été peu à peu conquises par des espèces végétales de lisière de forêt à pousse rapide : au début, de l'herbe, des ronces puis des bouleaux... Certaines parcelles étaient déjà peuplées de châtaigniers.
Deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer ce déclin :
- la concurrence de l'industrie de la vallée qui a attiré les jeunes. Ils ont alors quitté l'agriculture ou se sont maintenus double-actifs. Plus récemment les emplois dans les services (tourisme d'hiver...) se sont développés et la viticulture a été
totalement délaissée.
- l'extrême mitage des parcelles ( 250 propriétaires pour 450 parcelles éparpillées dans les années 90 ) n'a pas permis l'installation d'un viticulteur professionnel.
La rennaissance du vignoble
En 1998, les différents acteurs ( propriétaires fonciers, la municipalité, Michel Grisard, viticulteur de Fréterive et l'association "Vivre en Tarentaise" ) ont œuvré pour faire renaître le vignoble en incitant les propriétaires à adhérer au projet : sur les 250, certains ont vendu leur terrain à la commune et d'autres ont formé un groupement foncier agricole avec mise à disposition pour l'exploitation.
La forêt de bouleaux à été totalement rasée en quelques mois, le terrain bêché avec des pelles araignées mécaniques et tout le coteau a été couvert de piquets de bois servant de guides aux jeunes ceps.
Pour permettre une exploitation rationnelle du terroir, il a fallu aménager des voies praticables en voiture pour l'acheminement des hommes, des outils, le transports de raisin lors de la vendange..
Pour Michel Grisard, le but du projet est de faire renaître l'ancestral vignoble de Cevins mais aussi de permettre à un Jeune agriculteur de s'installer avec un siège d'exploitation à Cevins.
Le vignoble est favorablement exposé au sud et au sud-est.
5 hectares sont actuellement plantés.
Brice Omont a repris l'exploitation à la suite de Michel Grisard en maintenant la culture selon la méthode de la biodynamie. Ce principe est sans doute le plus anciennement connu en matière d'agriculture puisqu'il utilise les ressources naturelles du terroir tellThumbnail imagees qu'elles se présentent : l'ensoleillement qui contribue à la photosynthèse de la plante; de l'eau et un sol (composition minérale, microbiologie...) qui assurent une bonne croissance à la plante. Les apports extérieurs : amendements et engrais sont totalement naturels (fumier...).
Les soins apportés au plantes sont à base d'homéopathie à base de plantes, des silice et d'organes animaux et les labours se font avec des mulets du Poitou.
Trois cuvées sont issues du vignoble de Cevins :
Reportage sur la renaissance du vignoble de Cevins dans l'émission "Midi en France"
Reportage sur TF1 (Journal de 13h) : "les vendeanges de l'extrême"
Quelques liens sur le domaine dans la presse et le commerce en ligne :
Le site du Domaine des Ardoisières
La commune de Cevins est située en Basse Tarentaise et se situe sur la butte rocheuse au débouché du défilé de Feissons-sur-Isère. Elle constitue ainsi une porte naturelle à l'extrémité de la plaine de La Bâthie, entre la vallée d'Albertville et la Tarentaise. Elle fait partie de la Communauté d'Agglomération Arlysère depuis le 1er janvier 2017. Sa population est d'environ 780 habitants.
D'une surface de 3266 ha, elle s'étend sur le versant sud-ouest du Grand Mont, entre 380 mètres (vallée de l'Isère) et 2686 mètres (Le Grand Mont). Cevins est la plus grande commune du canton d’Albertville sud.
Cevins possède un caractère rural, c'est-à-dire un centre village en fond de vallée et sur les premières pentes du Beaufortain ainsi que 4 hameaux de montagnettes ayant une identité propre. Elle est aussi dotée d'un patrimoine architectural riche (église classée monument historique, plusieurs chapelles, bassins anciens, four à pain, la mine des ardoisières de Cevins, des sartos dans le vignoble,...). Dans la plaine se situent des terrains agricoles.
A l'entrée de la commune, il existe deux zones artisanales accueillant plusieurs entreprises, une station-service, des commerces et un lotissement pavillonnaire.
Au centre bourg, quatre commerces (restauration, bar, boulangerie), un bureau de poste communal, église, mairie, salle des fêtes, école, deux agriculteurs éleveurs (bovins et ovins).
A flancs de colline se trouve un vignoble rénové (superficie : 11 ha) produisant un vin de grande qualité et à son sommet la chapelle Notre Dame des Neiges
Plus haut la forêt occupe beaucoup d'espaces, pour être remplacée par des alpages au-dessus de 1500 m environ. Ces alpages sont loués l'été à des bergers (ovins et bovins).
Pour découvrir le territoire de Cevins, ses hameaux et ses sentiers, cliquez pour agrandir l'image et la carte ci-dessous dans une nouvelle fenêtre.
Quelques traits historiques sur Cevins...
Ces quelques pages vous permettront de découvrir les grandes lignes de l'histoire générale de notre commune en s'attardant sur certains points remarquables. L'ensemble ne se veut pas exhaustif donc si vous, lecteur, vous souhaitez apporter un complément ou une correction, n'hésitez pas à contacter
Le nom de Cevins date daterait de 1774 Il s'est parfois écrit Civins, Cyvins, Cyvin, Civinum ou même Civinus. Il provient vraisemblablement du nom des nobles locaux qui par le passé se sont appelés De Civinis... Le territoire, quant à lui, était sans doute occupé dès l'antiquité avec une exploitation probable du vignoble par les Romains.
Ce château situé sur la colline du calvaire daterai environ de l'an 1100 ce qui correspond à l'arrivée de la famille De Civinis. Cette noblesse a su fixer une population paysanne pour mettre en valeur son territoire.
La première église du village dédiée à Saint Nicolas se trouvait sur une voie principale reliant le Piedmont à Vienne (probablement une ancienne voie romaine). Elle a été détruite par une lave torrentielle de la Gruvaz en été 1685.
Le nouvel édifice a été bâti entre mai 1687 et mai 1690 au lieu dit des cours entre deux cônes de déjection le plaçant ainsi à l'abri des crues. Plus d'un siècle plus tard, de gros travaux sont entrepris pour la consolider et la modifier :église de Cevins
- 1836 : reconstruction du clocher détruit lors de la révolution française en 1794
- 1843 : décoration et allongement de l'église de Cevins
- 1864 : pose du vitrail rosace
- 1884 : élévation en plein rond de la fenêtre principale et des deux fenêtres rondes au fond de l'église pour donner plus de jour au
tribunes. Un vitrail y sera posé en 1900.
- 1991 : restauration des décorations et nouvel autel face au peuple.
- 2018 : restauration de la façade et de la fresque du fronton
Contrairement à d'autres églises de Savoie qui sont de style baroque (datant de la contre réforme catholique), l'église de Cevins est de style
néoclassique sarde : il reprend des éléments de façades de l'antiquité tels que les colonnes ou les frontons...
Ce type d'architecture se retrouve dans des bâtiments de culte qui ont du être reconstruits suite à des dégradations ou des catastrophes naturelles. il a été appliqué lors de l'agrandissement de 1843.
Les chapelles...
La chapelle de la Montaz serait le plus ancien édifice religieux du village. Anciennement appelée église de Notre Dame de Compassion, elle est devenue chapelle dédiée à St Aubin.
La chapelle Notre Dame des Neiges remplace un ensemble de trois croix qui surplombait la colline du calvaire. Elle a été achevée en août 1837 et bénie le 15 août 1838. Les stations du chemin de croix (une par famille ou groupe de famille) ont été construites entre 1840 et 1844.
Plus tard, en 1866, la statue a été posée après consolidation du clocher. L'escalier extérieur avec sa rampe de fer ont été posés en 1886.
Ce sanctuaire, exceptionnel en Basse Tarentaise, est entretenu grâce à la commune, au conseil général, à la paroisse et aux bénévoles.
La fruitière est une fromagerie ou les éleveurs de vaches viennent apporter leur lait (le fruit de leur travail) pour le faire transformer en fromage, la meilleure façon qui ai été trouvée pour conserver le lait tout en gardant ses qualités nutritives. Le fruit commun est aussi le nom donné augroupement des éleveurs qui exploitaient les alpages
Les pages web pourront être ouvertes grâce à un qr-code photographiés dans certains lieux du village...