La Creusaz était, autrefois, l’un des deux passages qui permettait aux voyageurs de franchir le verrou de Cevins dans la vallée de la Tarentaise. (L’autre étant de l’autre coté, à proximité de la station service actuelle).
Dès l’antiquité, la voie romaine qui allait de Milan à Vienne passait ici en longeant la montagne en passant par les villages de Luy de Four, les Cours, la Montaz et Bornand avant de redescendre vers Langon. Ceci pour éviter les crues de l’Isère en aval.
Sur ce passage, se sont vraisemblablement trouvés plusieurs édifices dédiés aux dieux romains puis Chrétien pour protéger les voyageurs.
L’oratoire actuel a été construit en octobre 1817 en réaction aux mauvaises récoltes et à la misère survenue en 1816 dans les villages de la vallée. Il était dédié à Sainte Philomène.
Sa construction a été possible avec les cotisations des villages de Cevins et de Langon.
L'oratoire de Notre Dame d'Heureuse rencontre, dédié à la vierge Marie se trouve à proximité de la station service actuelle. Il était déjà signalé en 1690. Cette vierge protégeait les voyageurs qui empruntaient ce passage périlleux. En effet, l’Isère venait souvent frôler le chemin lors des crues, provoquant de nombreux accidents. Détruit à la révolution, cet oratoire est reconstruit en octobre 1817 par les habitants de la Roche.
SD d'après " Un sanctuaire marial en Tarentaise : Notre Dame des Neiges" de Marius Hudry (cliquez pour télécharger)
Jusqu’en 1832, il n’y avait rien au sommet de la colline. C’est le curé Urbain Revet qui a pris l’initiative d’y faire planter 3 croix pour rappeler le calvaire du Christ, crucifié avec deux malfrats. C’est à cette époque que la colline a pris le nom de Calvaire.
Très vite, dès 1836, il fut décidé de construire une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Elle s’est appelée Notre Dame de la vie dans un premier temps puis Notre Dame des Neiges, petit à petit. Le financement de 4 788,30 F au total fut assuré par les dons des habitants pour la paroisse mais aussi par la municipalité qui y affecta les recettes des amendes.
Pour la construction, il a fallu miner le sommet de la colline pour obtenir une plate forme. C’est ensuite un maître maçon et ses manœuvres aidés par les habitants de Cevins qui assurèrent l’édification et la décoration de la chapelle. Les travaux furent achevés en 1838. La statue, quant à elle, fut érigée en 1865 et fut équipée plus tard d’un paratonnerre pour éviter les dégâts de la foudre. A l’origine, le toit était couvert d’ardoises de Cevins. Il a été refait en tôles en 1963.
Depuis 1986, les travaux sont pris en charge par les bénévoles, la commune, la paroisse et le département. En 2017, une nouvelle porte en bois et ferronnerie a été fabriquée et posée par Pierre Ruffier et Romolo Ghezzi.
Les petits oratoires du chemin de croix ont été construits par les familles des Cevins entre 1840 et 1844. Chaque tableau représente une étape du calvaire du Christ avant sa crucifixion.
Les pèlerinages dédiés à la Vierge Marie ont lieu habituellement le 5 août à Notre Dame des Neiges.
D'après " Un sanctuaire marial en Tarentaise : Notre Dame des Neiges" de Marius Hudry (cliquez pour télécharger)
Les ruines du château féodal du Chagney se trouvent à mi-hauteur de la colline du Calvaire de Cevins.
Construit vers 1100, il se situait à proximité de l’ancienne voie romaine qui passait à la Creusaz qui était encore très fréquentée au moyen âge.
On sait peu de choses sur ce château. C'est le seigneur-résidant du nom de Chenet ou de Cheney qui aurait donné le nom de Chagney au lieu dit. La partie qui subsiste aujourd’hui, la tour carrée, qui était la partie centrale. La proximité d’un puit près du hameau du Chagney a sans doute contribué à son implantation. Vers 1838, il est déjà déclaré en ruine sur le cadastre Sarde.
Au village des cours, une autre bâtisse féodale est toujours habitée. Elle était déjà mentionnée dans les archives en 1539.Le seigneur de Cevins, Thomas de Crescherel l’aurait reçue en héritage de son père.La maison est stratégiquement située près du canal de dérivation de la Gruvaz qui alimente le hameau des cours en eau.
Plusieurs familles seront propriétaires de la maison au cours des siècles : Montfalcon; Carelli... et depuis 1904, la famille Rigotti.
Photo : Félix Rigotti
La base du «chateau» des Cours est constituée des pierres posées en épis ou «arêtes de poisson», technique déjà utilisée vers le Xeme siècle ce qui permet de penser que le bâtiment actuel a été construit sur un autre plus ancien. Tout en bas, plusieurs caves, au rez de chaussée, une grande salle avec une grande cheminée et un grand escalier monte aux chambres. Le toit est couvert d’ardoises dont certaines, encore présentes aujourd’hui, proviennent des Ardoisières de Cevins.
D’après l’article de Marc Pointet ( Bulletin n°5 des Amis du Patrimoine de Basse Tarentaise : « les demeures seigneuriales)